13 Juillet 2021
Début du 20e siècle. Théodore Reinach, historien touche-à-tout, a une idée en tête. Toute sa famille veut partir en vacances sur la Riviera française pour profiter du soleil au cœur de l’hiver ? Aucun problème, il suffit d’y construire une villa. Mais Reinach a des exigences très précises sur sa future maison…
Elle doit être "grecque" ! Eh oui, Reinach est passionné d’archéologie et voue une admiration sans bornes à la Grèce antique, qu’il a étudiée. Il souhaite donc en adopter le mode de vie. Pour mener ce projet un peu fou à son terme, il se fait aider d’un ami architecte qu’il engage dès 1902, Emmanuel Pontremoli.
Celui-ci compte bien ne pas décevoir Reinach. Pour les plans, il s’inspire de demeures du IIe siècle avant notre ère, comme celles étudiées par les archéologues sur l'île de Délos. À leur image, la nouvelle villa s’organise autour d’une cour intérieure bordée de colonnes en marbre.
Le décor, quant à lui, est fait de mosaïques et de fresques. Les artistes engagés pour l’occasion copient les thèmes des vases exposés dans les musées !
Pour Reinach, l’immersion doit être complète… ou presque. En effet, il n’est pas question de renoncer au confort moderne : il veut l’eau courante et l’électricité !
Pour éviter les mélanges d’époques étranges, Pontremoli est astucieux. Il cache les interrupteurs, les miroirs et même le piano, devenu dépliable.
Les travaux sont achevés en 1908. Reinach, ravi, surnomme sa villa "Kérylos", du nom des hirondelles de mer, annonciatrices d’heureux présages dans la mythologie. Et c’est en effet à cet endroit que ses petits-enfants passeront des vacances joyeuses, jusque dans les années 1960…