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Yoga : vers l’équilibre mental

yoga

     En quelques années, un art millénaire est devenu objet d’étude scientifique. Et l’on mesure ses bienfaits : reconfiguration du cerveau, libération de neurotransmetteurs apaisants, effets antistress et antidépresseurs… Mais comment choisir sa bonne pratique ?

 

Aujourd’hui, le yoga connaît une expansion spectaculaire. Des dizaines de millions de personnes en Europe pratiquent régulièrement les positions du guerrier, du corbeau et du cobra. À la mode dans toutes les professions et tous les groupes d’âge, il attire pour des raisons diverses. D’abord pour des raisons de santé : relaxation, gestion du stress, entraînement du dos ou maintien d’une bonne forme physique.
La progression de cette pratique est constante. Depuis les années 1990, le nombre d’adeptes en Europe ou aux États-Unis n’a cessé d’augmenter. Bien sûr, un vrai yogi a besoin des bons accessoires : tapis, vêtements, livres de yoga, et bien d’autres choses encore dont le commerce fleurit inévitablement. Mais dans quelle mesure le yoga renforce-t-il réellement la santé mentale ? Quelles sont les possibilités et les limites des exercices d’étirement et de relaxation ?
Le yoga traditionnel (du sanskrit yuga, « lier », « harnacher ») vient d’Inde, et ses origines remontent probablement à plus de cinq mille ans. Une source importante de cette école spirituelle, qui est censée ouvrir la voie vers le divin, est un écrit du savant indien Patañjali : le Yoga Sūtra contient les bases essentielles de l’enseignement.
Selon ce principe, le but du yoga est d’atteindre une forme supérieure de connaissance de soi, qui peut être acquise par la contemplation intérieure. Outre des exercices physiques spécifiques, les āsanas, ainsi que des techniques de respiration (prānāyāma), le yoga traditionnel comprend également la méditation, une alimentation végétarienne et toute une philosophie de vie. La forme moderne et occidentale du yoga, cependant, omet beaucoup de ces éléments. Le développement de la force et de la souplesse, mais aussi la méditation et les exercices de respiration jouent aujourd’hui le rôle le plus important.
Tout part du corps

Au début du xxe siècle, un petit groupe de professeurs de yoga indiens a commencé à diffuser les enseignements en Occident. Depuis le boom du fitness des années 1980 et son culte du corps prononcé, la partie spirituelle a perdu de son importance. Les styles modernes, orientés vers le corps, tels qu’ils sont principalement pratiqués en Europe, sont souvent résumés sous le nom de « hatha yoga ».
Les effets du yoga sur la santé n’ont été étudiés systématiquement par les chercheurs que ces dernières années. Selon des études, ces exercices améliorent la conscience du corps et la coordination, renforcent les muscles et améliorent la circulation sanguine. Apparemment, ils ont également un effet stimulant sur l’humeur et aident à mieux gérer le stress. Ce dernier est causé, entre autres, par une libération accrue d’acide gamma-aminobutyrique (GABA en abrégé), une molécule messagère qui atténue l’excitabilité des cellules nerveuses du cerveau. Comme l’ont montré plusieurs études, le yoga augmente la concentration de GABA dans diverses régions de notre cerveau.
Un effet neurochimique apaisant

Depuis 2010, des chercheurs dirigés par Chris Streeter, de l’université de Boston, ont mené des recherches novatrices consistant à mesurer les niveaux de GABA chez des sujets ayant pratiqué le yoga trois fois par semaine pendant trois mois. Les participants du groupe témoin faisaient, quant à eux, des promenades à pied régulières pendant la même période. Les scientifiques ont alors mesuré une augmentation des niveaux de GABA dans le thalamus, la station centrale de commutation des stimuli sensoriels dans le cerveau, après seulement quelques séances chez les yogis. Cette modification a également été associée à une augmentation du sentiment de bien-être et à une diminution des symptômes d’anxiété par rapport au groupe de contrôle. En outre, on savait déjà, grâce à des études antérieures, que les patients dépressifs présentent souvent des taux réduits de GABA.
Des fibres nerveuses renforcées

La psychologue Britta Hölzel étudie les effets de la méditation et du yoga à l’hôpital de la Charité, à Berlin. Elle sait par expérience à quel point on se sent détendu et reposé après une séance d’exercice. Alors qu’il faut généralement un certain temps à la méditation pour produire un sentiment de bien-être similaire, le yoga fait effet immédiatement, vraisemblablement grâce à sa composante physique plus soutenue. Il est prouvé depuis longtemps que l’exercice physique remonte le moral. C’est peut-être pour cela que le yoga est un baume à action rapide pour le psychisme, parce qu’il associe l’exercice à des pratiques apaisantes et méditatives ?
Cependant, pour la même raison, le yoga ne peut pas être facilement étudié à l’aide de techniques d’imagerie : les exercices sont tout simplement difficiles à réaliser dans le tunnel étroit du scanner cérébral. « À Boston, nous travaillons actuellement sur une étude dans laquelle on demande aux sujets dans le scanner d’imaginer qu’ils font du yoga », explique Hölzel. Elle a ainsi pu démontrer des changements dans l’hippocampe. Après huit semaines d’entraînement avec des exercices de yoga, cette structure cérébrale s’est considérablement agrandie chez les sujets testés. En revanche, le volume de cette région du cerveau diminue souvent chez les dépressifs, les personnes traumatisées et celles qui sont exposées à des niveaux élevés de stress. L’hippocampe est important pour les processus d’apprentissage et pour le traitement émotionnel des informations. Une augmentation de la matière grise dans cette région indique que les cellules nerveuses y sont plus interconnectées. Est-ce la clé des effets antistress du yoga ?

 

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