Reculer ou avancer ?

Est-ce une conséquence post-Covid ? Une saturation vis-à-vis d’un monde qui semble marcher sur la tête ? Une anxiété et un sentiment d’impuissance ? Le fait est que se multiplient les signes de retrait et de repli sur soi.
Le télétravail rend plus casanier ceux qui peuvent en faire, la baisse du pouvoir d’achat rend moins enclin à sortir, les films en ligne font baisser la fréquentation des cinémas, les électeurs ne se déplacent plus pour aller voter, les professeurs de mathématiques en ont assez de compter, les infirmières sont épuisées, les serveurs de restaurants ne veulent plus rentrer si tard chez eux...

Voilà maintenant qu’on parle de « Great Resignation » et de « Quiet Quitting », c’est-à-dire d’un grand nombre de gens qui ne veulent plus travailler comme ils le faisaient et soit démissionnent, soit décident d’en faire le minimum.

Faut-il s’en inquiéter ou juste penser que nous rentrons dans un nouveau monde, de crise en crise (sanitaire, géopolitique, sociale, environnementale) ? Dans les deux cas, cela nous enjoint véritablement à retrouver plus de sens dans notre façon de travailler, de consommer, de vivre, quoi !

Alors que faire ? 
Si l’on en croit le sage Alain Souchon “on avance, on avance, (...) on n’a pas assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens”...

Quoique, rester dans sa grotte procure certains bénéfices :

- on revit chez soi et on réinvestit sa maison
- on est moins fatigué (notamment parce qu’on passe moins de temps dans les transports)
- on retrouve des plaisirs simples (ah renouer avec les puzzles, avoir un peu plus de temps pour cuisiner…)

Quoique, il ne faudrait pas que nous nous encroûtions, non plus. Ce n’est pas notre style.

Alors, si on a peur de
- ne plus sortir > se faire un programme de sorties, plus proches de chez soi ou plus responsables
- rester scotché sur son téléphone > appliquer toutes les bonnes pratiques pour déconnecter régulièrement et surtout décider de ce qu’on veut y faire, quand on veut le faire
- être angoissé de l’avenir > agir, faire des choses, même petites
- tomber dans la solitude > voir des gens, leur parler, les toucher : bref veiller à garder des liens forts
- déprimer > apprécier chaque chose positive de la journée et ne pas oublier, chaque jour de bouger ou de marcher ou de nager ou de danser ou de chanter.

Le principe est de savoir quand il est important de se replier dans sa grotte, comment faire de ce repli un moment d’introspection et de ressourcement et d’en ressortir plus vaillant. 

Quand tout autour de nous s’assombrit et qu’on ne sait plus très bien à quel saint se vouer (pour reprendre une bien nold expression), la meilleure décision reste de se renforcer soi-même. Être son propre moteur, prendre le temps de bien identifier ce qui est important pour chacun d’entre nous, ce qui est superflu, ce qui nous encombre, ce qui ne nous va plus. 

1. Tout d’abord, interroger ses émotions, car elles expriment des besoins inassouvis.
2. Ensuite regarder comment remettre du sens et du plaisir dans ses activités : savoir dire non à ce qui nous demande trop d’efforts et pas assez de satisfaction. 
3. Et enfin réaliser que nous nous trouvons souvent dans des spirales d’obligations (pro et perso) et nous autoriser de vrais moments de ressourcements. Selon Tal Ben Shahar  “stress is not the problem, lack of recovery is the problem”. En d’autres mots, pour mieux appréhender des situations extérieures, il nous faut veiller à préserver notre solidité intérieure. 
Et il nous exhorte à  ponctuer notre vie de pauses, courtes, moyennes et longues.
- pauses courtes : micro-siestes, étirements, respirations…
- pauses moyennes : marche, sommeil…
- pauses longues : week-ends rallongés, vacances régulières…

Avec cette saine écologie personnelle, nous devrions réussir à garder notre nold état d’esprit, humour et légèreté.