Le corps de l’esprit

Le corps est souvent perçu, tant par les hommes que par les femmes dans nos sociétés, comme un bien que l’on peut modeler comme un produit manufacturé.

Il peut devenir un véhicule pour l’expression de la mode, de notre culture d’appartenance, d’un statut social, de notre désir de pouvoir, de notre volonté de simplicité, de l’acceptation de son genre, ou de désaffiliation.

J’ai rencontré très peu de personnes aimant inconditionnellement leur corps, et ce malgré la singulière beauté apparente. La beauté relève d’une appréciation subjective. Beaucoup de personnes ne s’en préoccupent pas vraiment, et d’autres adorent le désir qu’ils suscitent, sans nécessairement s’aimer.

Nos corps sont façonnés au fil du temps par nos activités, nos consommations, nos jeux, nos travaux, nos plaisirs et nos blessures. Les traces qui s’y forment accueillent notre histoire et se transforment parfois en zones à protéger.

Pourquoi un humain serait-il beau que lorsqu’il est dans la brillance de son corps ?

Le corps de l’humain est le territoire pour l’esprit. Certes, il est possible d’imaginer de grandes plaines et de hautes montagnes, de concevoir de longs chemins ou d’immenses clôtures, de se projeter dans des espaces somptueux pour s’exalter, toutefois notre esprit demeurera toujours dans un corps limité. Que le corps ou l’esprit soit beau, n’y change rien. Il est possible d’apprendre à sortir de la vision parcellaire.

L’esprit est un souffle, qui en traversant le corps permet de créer notre musique singulière qui s’élève vers l’infini. L’harmonie est ce qu’un cœur retient lorsqu’il l’entend.

Je fais le vœu que notre esprit et notre corps puissent s’accorder afin de contribuer à la grande mélodie du monde.