20 Août 2018
Votre journée est en cours, et vous avez l’impression d’être un critique constamment à la recherche de choses à évaluer et à couvrir d’éloges.
« T’es-tu entrainé ? » Excellent travail Léo ! « As-tu passé beaucoup de temps sur YouTube ? C’est mauvais Léo ! « As-tu constaté que tu te ramollis physiquement tout à l’heure en passant devant le miroir ? » C’est décevant Léo !
Tout ce que nous faisons devient une chose à évaluer : sommes-nous dignes de recevoir des éloges ou des critiques ?
Nous avons l’habitude mentale d’évaluer constamment tout ce que nous faisons, pour voir si nous sommes dignes ou non d’éloges ou de récompenses. D’ailleurs, nous le faisons aussi avec les autres personnes ainsi qu’avec toutes les situations que nous traversons en général — tout est évalué comme « bon » ou « mauvais ».
Cette habitude mentale de tout évaluer — même si elle est tout à fait normale et naturelle — est en fait assez néfaste.
Voici ce qui se passe :
Il est donc évident que cette habitude mentale ne nous aide pas. Elle nous fait constamment nous sentir mal à l’aise à propos de nous-mêmes, imparfaits, frustrés ; comme si nous faisions mal les choses.
Pourquoi faisons-nous cela ? Pour la simple raison que nous voulons être dignes d’éloges. Nous sommes incertains de notre valeur, alors nous nous posons constamment la question. Et, nous ne sommes généralement pas à la hauteur, car nous nous comparons à 1) toutes les personnes qui réussissent à bien faire les choses, 2) notre idéal sur la façon dont nous devrions faire les choses (spoiler : parfaitement, en prenant en compte tous les petits détails), et 3) ce qui, selon nous, impressionnerait les autres. Il est impossible de tenir la comparaison avec ce genre d’idéaux.
Si l’habitude qui consiste à évaluer constamment tout ce que nous faisons ne nous est pas utile, que pouvons-nous faire à la place ? Comment pouvons-nous changer ? Est-ce que c’est possible ?
Je dois admettre qu’il n’est pas aisé de changer une habitude mentale. Nous sommes supposés savoir ce qui se passe et être constamment vigilants. Toutefois, il arrive que nous ne soyons pas toujours conscients et vigilants, alors nous nous montrons sévères envers nous-mêmes. Ce moment est bien sûr une opportunité d’apprendre à nous défaire de cette tendance à vouloir toujours nous évaluer !
Ce que je recommande plutôt, c’est de trouver de la gratitude et du contentement en ce moment. Oui, c’est bidon, ringard, banal, etc. Et pourtant, c’est efficace, c’est même très efficace.
Voici comment cela fonctionne :
Peu importe si vous étiez nul dans ce que vous faisiez, ou si vous aviez été paresseux ou encore si vous aviez cédé à la procrastination ou même si vous avez oublié de faire quelque chose. Mieux, peu importe si vous avez fait quelque chose de bien — votre gratitude et votre satisfaction ne dépendent pas de la façon dont vous faites quoi que ce soit. Vous pouvez faire quelque chose de bien et être reconnaissant et content, ou vous pouvez faire quelque chose de mal et être reconnaissant et content.
Quelques exemples pour illustrer cette approche :
Vous pouvez adopter cette approche à tout moment, quoi qu’il arrive : votre père est en train de mourir à l’hôpital, vous êtes en retard à une réunion, vous venez de manquer votre train, vous avez un nouvel abonné sur votre chaine YouTube, vous venez de déguster de délicieuses glaces végétaliennes. Abandonnez l’habitude de l’évaluation et optez pour la gratitude et le contentement.
Pratiquez cette nouvelle habitude en gardant quelque chose de visible près de vous (un petit dessin que vous avez fait, un cadeau de votre fille, une fleur que vous avez trouvée sur le trottoir à l’extérieur, une pierre que vous aviez prise d’une rivière lors de votre dernière randonnée) pour vous rappeler votre nouvelle habitude mentale. Appliquez cette approche quand vous faites une méditation de 2 minutes le matin. Appliquez-la chaque fois que vous remarquez que vous vous sentez démotivé, frustré, déprimé, débordé.
Comme un bon ami, l’habitude de la gratitude et du contentement ne vous décevra jamais.
Note : Cet article est une traduction de l’article The Destructive Habit of Evaluating Everything We Do de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le « je » de cet article !